Biographie documentée de Louis Thomas ACHILLE

avec illustrations photo, audio et vidéo

Portrait Louis Thomas Achille
photo : D.M.C. studio IMAGE - Nice (non daté)

Louis Thomas ACHILLE

à l’état-civil : Louis Thomas Eugène ACHILLE
né à Balata – Fort-de-France (Martinique) le 31 août 1909
décédé à Lyon 6° (Rhône) le 11 mai 1994

photo : Mayfair Studio inc. – New-York City (USA) – 1938 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Regarder le documentaire « Itinéraire de Louis T. ACHILLE » – 16 nov. 1994 – réalisation J.L. ACHILLE

maison natale LTA
Maison natale de Louis Thomas ACHILLE à Balata, commune de Fort-de-France (Martinique) – photo Jean-Louis ACHILLE – 1978 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Ses origines martiniquaises

Louis Thomas Eugène ACHILLE est né le 31 août 1909 à Balata, commune de Fort-de-France (Martinique).

De cette famille il hérite son appartenance aux descendants d’esclaves emmenés aux Antilles françaises par la traite négrière.

Louis Thomas est le second fils de :

Louis ACHILLE (père) en 1948 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis ACHILLE

à l’état-civil :
Philéas Gustave Thomas Louis ACHILLE
Premier agrégé Noir en Anglais en 1905 (académie de Caen)

Voir l’article consacré à Louis ACHILLE père de Louis Thomas

Marguerite ACHILLE – non daté – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

et de Marguerite ACHILLE née FERDINAND
née à Paraiso (Colombie) où son père Antoine étant parti percer le canal de Panama, comme de nombreux antillais. De ce fait, sa langue maternelle sera l’espagnol. Elle rejoindra la Martinique à l’âge de 4 ans, après le décès de son père, où elle se apprendra le créole et le français. Elle blanchisseuse.

La fratrie de Louis T. ACHILLE était composée de :
un frère aîné, Pierre
et trois sœurs cadettes, Marguerite, Jeanne, Isabelle

LTA et sa famille d'origine- 1934
Louis Thomas ACHILLE (en uniforme militaire clair) avec ses parents et ses frère et soeurs avec certains de ses neveux – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Sur la photo ci-dessus on retrouve (de gauche à droite) : 

au deuxième rang :

  • Marguerite ACHILLE (née FERDINAND), mère de Louis Thomas
  • Pierre, Louis Thomas, Marguerite, Jeanne, Isabelle, les enfants
  • Louis ACHILLE, devenu aveugle (canne blanche), père de Louis Thomas

au premier rang :

  • deux neveux et une nièce de Louis Thomas

 

Louis & Marguerite ACHILLE et leurs enfants (sauf Pierre l'aîné)
Tous les enfants de Louis et Marguerite ACHILLE sont présents 5sauf Pierre, militaire, sur le terrain°. Louis Thomas est situé en bas à droite. Photo P. Joriau, portraitiste – Paris – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Thomas, l’indispensable deuxième prénom de Louis

plaque identification de l'appartement de LTA
Fonds Louis Thomas ACHILLE

Dans le but de se distinguer de son père, le jeune Louis ACHILLE junior ajoutera à son prénom habituel l’initiale « T. » de son second prénom : Thomas, selon un usage américain. Il sera alors appelé : Louis T . ACHILLE, ou Louis Th. ACHILLE ou Louis Thomas ACHILLE.

Le présent site utilise Louis T . ACHILLE ou Louis Thomas ACHILLE.

Formation en haut intellect

Louis Thomas ACHILLE à Fort-de-France devant la résidence du Gouverneur de la Colonie de la Martinique – 1930 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. ACHILLE fait ses études secondaires à Fort-de-France au lycée Schœlcher, avant de quitter à 17 ans son île natale « Madinina », la Martinique, pour effectuer ses études supérieures à Paris à partir de 1926, titulaire d’une bourse. Il ne retournera sur l’Île aux fleurs que pour des séjours de vacances.

buste de Louis ACHILLE
Buste de Louis ACHILLE, père de Louis Thomas ACHILLE devant le stade de Fort-de-France – Photo LTA – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

 

 

Le stade de Fort-de-France porte le nom de Louis ACHILLE. Il s’agit là du nom du père de Louis Thomas qui
était lui-même un grand sportif, s’activant autant dans le sport que dans la culture :

Louis ACHILLE fut co-fondateur et premier président de l’USMSA (Union Sportive Martiniquaise de Sport Athlétique) et créa la Maison des Sports de Fort-de-France (aujourd’hui démolie).

 

 

Louis Thomas ACHILLE
élève de khâgne
au lycée Louis-le-Grand
et étudiant à la Sorbonne

Khâgne 1928-29 Louis-le-Grand - Paris
Louis Thomas ACHILLE parmi ses camarades de khâgne en 1928-29 au lycée Louis-le-Grand – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. ACHILLE  poursuivra ses études à Paris au lycée Louis-le-Grand et en Sorbonne : 1926, entrée en hypokhâgne puis dans la célèbre khâgne (classe préparatoire à l’Ecole Normale Supérieure appelée à l’époque « Première Vétérans ») du lycée Louis-le-Grand à Paris. Son condisciple Paul Guth l’appellera la « Khâgne des Années folles ».

Un enseignant de Lettres Classiques du lycée Louis-le-Grand la décrit ainsi :

A Paris, dans les courants d’air de la rue Saint-Jacques, depuis plus de 4 siècles, avec ou sans jésuites, une grande maison qu’on appelle Louis Le Grand. Il y souffle un esprit – mais un esprit ! – un esprit puissant, un esprit pétillant, comme le désir dans la vie… Ut cuspis sic vita fluit dum stare videtur : le désir, la vie, c’est Achille immobile grand pas. Allez! Tout est dit, Louis Le Grand c’est ainsi.

C’est une bonne vieille galère ancrée sur la Montagne Sainte-Geneviève. On y célèbre le culte du Soleil. Tout doit rayonner: les Potaches, les Epices, les Khâgnes, et même les Taupes. Entre Collège de France et Sorbonne continue de camper une cohorte de mécréants, plus ou moins tonitruants, plus ou moins masqués… Mais il y eut Molière, Voltaire, Diderot, Baudelaire… Et même le Général Weygand ! Que de rôles ! Rien que des drôles ! Cela trace, jamais.

D’ailleurs, le lycée fait encore une fois peau neuve. Le chantier bat son plein: une vraie fontaine de jouvence! L’année prochaine, ce sera fini, c’est promis. Mais déjà, l’internat s’est ouvert aux gentes demoiselles… L’éternel féminin nous tire vers le haut, encore, et toujours. C’est comme le désir : désir de vivre, de se dépenser, de créer.

Maître RUDENT
Professeur de Culture et Sciences Humaines
à Louis le Grand.

Lycée Louis-le-Grand PARIS 5° année scolaire 1919/1920 – photo LTA – © Fonds Louis Thomas ACHILLE
Lycée Louis-le-Grand PARIS 5° année scolaire 1919/1920 – photo LTA – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

« Cette khâgne réunissait ETIEMBLE, Paul GUTH, Thierry MAULNIER, Robert MERLE, Henri QUEFFELEC, Roger VAILLAND, Georges POMPIDOU, Léopold Sédar SENGHOR, Aimé CESAIRE, Louis (T.) ACHILLE et le Vietnamien Pham DUY KHIEM »
sans oublier la philosophe Simone WEIL du Lycée Henri IV voisin, rencontrée à l’aumônerie de Louis-le-Grand.
(d’après Paul DEHEUVELS, Proviseur de 1969 à 1991)

mémoire anglais LTA - 1933
Page de titre du mémoire de LTA – mai 1933 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

La poursuite de ses études supérieures conduira Louis T. ACHILLE outre-Atlantique, aux Etats-Unis, sur les conseils de sa cousine Andrée Nardal qui le mit en contact avec Augusta Savage (1892-1962) sculpteure noire-américaine et le professeur Alain LOCKE de Howard University.

Washington D.C., mai 1933
Louis Thomas ACHILLE remet son mémoire de maîtrise d’Anglais : The Life and the poetical works of Paul Laurence DUNBAR (né en 1872 à Dayton, Ohio, fils d’ex-esclaves, premier Africain-Américain à obtenir une renommée nationale en tant que poète aux Etats-Unis).

 

 

 

Parmi les acteurs de la Négritude naissante

RMN - originale
Numéro de la Revue du Monde Noir auquel Louis Thomas ACHILLE a collaboré – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Début des années 1930, Louis T. ACHILLE prendra une part étroite à l’émergence de la Négritude, en collaborant à
La Revue du Monde Noir. Première revue bilingue français-anglais, rédigée par des noirs et des blancs, consacrée aux rapports, notamment culturels, entre les communautés Noires d’Afrique, des Antilles et des Amériques (six numéros en 1931-1932).

Fondée par ses cousines AndréeJane et Paulette Nardal. et le docteur Léo Sajous, la Revue du Monde Noir se constitua notamment des signatures suivantes :

  • le Félix Eboué, premier gouverneur noir des Colonies,
  • le poète américain Claude Mac Kay,
  • les antillais : René Maran, Prix Goncourt 1921, présenté par Louis Thomas, et Gilbert Gratiant,
  • le lyonnais Joseph Folliet, sur le droit de la décolonisation
  • le scientifique Théodore Monod…

Ce premier foyer intellectuel rassemblant la Diaspora Noire d’Afrique, des Caraïbes et d’Amérique sera suivi, entre autres échos, des voix nègres majeures telles que :

  • celle, primordiale, de Léopold Sédar SENGHOR, ami et condisciple de khâgne de Louis T. ACHILLE, qui sera le 1er Président de la République du Sénégal et académicien français
  • celle de Léon-Gontran DAMAS, écrivain et député de la Guyane et beau-frère de Louis T. ACHILLE
  • et d’Aimé CESAIRE, écrivain engagé devenu maire de Fort-de-France pendant de longues années.

1992
Louis T. ACHILLE préface la réédition de
La Revue du Monde Noir
éditeur
Jean-Michel Place (Paris)

Une nouvelle réédition de La Revue du monde Noir est envisagée par Cyril ZOLA-PLACE.

Avec Les Equipes sociales
et Ad Lucem

livret présentation complet d’Ad Lucem

Les années parisiennes d’études de Louis Thomas ACHILLE seront pour l’occasion de rejoindre les « Equipes Sociales » de Robert Garric, et participer à leurs « Journées interraciales ».

De même il participera activement au mouvement « Ad Lucem per caritatem » (Laïcs Universitaires En Mission) lancé par le docteur Louis Paul AUJOULAT, en préparation à la future Coopération Missionnaire.

En Route avec
Les Compagnons de Saint-François

LTA à La Salette avec les Compagnons
Louis Thomas ACHILLE parmi les pèlerins au cours d’un pèlerinage des Compagnons de Saint-François en 1936 à La Salette (Isère) France – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

On ne peut comprendre Louis T. ACHILLE sans mentionner son appartenance assidue et définitive dès 1930 au mouvement catholique naissant des Compagnons de Saint-François, créé en 1927 par René Baugey et Joseph Folliet, devenu ensuite mouvement de recherche œcuménique, principalement en Europe.

Photo Laurent Lathuilière – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Lancé dans la perspective d’une réconciliation franco-allemande, après la première guerre mondiale, autour de la paix à bâtir par un lien spirituel, le mouvement s’est formé à la suite du grand rassemblement de la jeunesse européenne de 1926 organisé par Marc Sangnier à Bierville (Boissy-la-Rivière) dans l’actuelle Essonne.

Chez les Compagnons, Louis T. ACHILLE, à la peau noire, se lia d’une amitié riche de sens avec l’abbé allemand Franz Stock. Ce dernier allait devenir recteur de la paroisse allemande de Paris. Pendant la guerre, Frantz sera l’aumônier de la prison du Cherche-Midi à Paris.
Ce prêtre allemand, infatigable engagé auprès des prisonniers français de l’occupant allemand, en a accompagné humainement et spirituellement plus de 1000 jusqu’au peloton d’exécution. Son nom a d’ailleurs été donné à l’esplanade du Mont-Valérien où avaient lieu les exécutions. Désormais , il est un symbole européen fort pour la paix.

L’une des spécificité des Compagnons de Saint-François est le pèlerinage à pied sur les routes d’Europe.
Louis T. Achille enrichira sa foi par les réflexions et prières partagées et s’engagera dans l’animation du mouvement.
Selon ses propres dires, le mouvement fut l’essentiel de ce qui constitua sa vie.

Enseignant français noir à Howard University (Washington, D.C.) et à Atlanta University

Extrait du documentaire « Chanter le Negro spiritual avec le Park Glee Club® » – réalisation Jean-Louis ACHILLE – avril 1994 – © NSL

Louis T. ACHILLE choisira d’enseigner une langue. Il étudiera et enseignera longuement l’anglais, à la suite de son père. Or, il disait préférer l’espagnol.
Devant passer une année en tant qu’assistant dans une université anglophone, il se verra refuser un poste par les universités britanniques, probablement à cause de sa couleur de peau.

C’est alors que les conseils de sa cousine germaine Andrée Nardal, et des américains Augusta Savage et Alain LeRoy LOCKE, l’orienteront vers les Etats-Unis d’Amérique de décembre 1931 jusqu’à son engagement militaire avec les Volontaires Français d’Amérique au printemps 1943.

© Fonds Louis Thomas ACHILLE

La ségrégation raciale, ne lui permettra d’enseigner le français pendant presque dix ans que dans l’université « noire » Howard University à Washington D.C., c’est là que professera également plus tard Toni Morrison Prix Nobel de littérature 1993.

Pendant les étés 1940 et 1941, Louis T. ACHILLE donnera des cours de français à l’Université d’Atlanta (Géorgie).

Il reviendra régulièrement à la Martinique ou en Métropole, à l’occasion de ses vacances d’été notamment pour participer, en Europe, aux pèlerinages des Compagnons de Saint-François.

Durant les années 1930-40, il avait trouvé une Amérique en proie à une violente ségrégation raciale dont il eut personnellement à souffrir.

Mais, c’est aussi sur les lieux de leur émergence qu’il fera siens les fameux Negro Spirituals, découverts préalablement pendant ses études à Paris, salle Gaveau, avec ses cousines Nardal.
Cette musique sacrée populaire inspirera notamment ses interventions en faveur de la cause des Noirs auprès du Saint-Siège. En effet, en 1931 on lui refusa la communion dans l’église catholique « blanche » Saint-Paul à Washington D.C. Pourtant ce jour-là un autre français participant à la même messe devant lui, Paul Claudel alors ambassadeur de France aux Etats-Unis, avait pu la recevoir; mais il était « blanc ».

La musique inventée par les esclaves afro-américains a opéré l’un des plus grands métissages culturels mondiaux. Désormais, ce répertoire vocal populaire traditionnel à haute valeur symbolique ne quittera plus Louis T. ACHILLE, jusqu’à son dernier souffle.

Engagé volontaire lors de la deuxième guerre mondiale

Eloigné géographiquement de son pays, la France, pendant la guerre, Louis T. ACHILLE décidera de son engagement volontaire pour l’Armée Française d’Afrique, auprès de la Mission Militaire Française aux Etats-Unis commandée par le Général Antoine  BETHOUART (cf. infra).

Acte provisoire d’engagement militaire de L.T. ACHILLE en 1943 © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Il effectuera d’abord une formation d’Officier de liaison au centre d’instruction de l’Infanterie américaine de Fort Benning (Géorgie).
Au cours de cette formation, tout officier français qu’il était, il fera l’objet d’une ségrégation raciale,  s’étant vu refuser l’accès au mess des officiers, tandis que ses compatriotes blancs pouvaient librement y accéder.
Etant parfaitement bilingue, il sera affecté au corps des interprètes militaires.
Il rejoindra les Forces Françaises d’Amérique du Nord (à Casablanca puis Alger) comme officier de liaison, interprète d’Etat-Major de l’Armée Française Libre.
Affecté au Deuxième bureau, dans ce corps des interprètes c’est là qu’il rencontrera Joséphine BAKER, affectée elle aussi dans le corps des interprètes, et comme on le sait désormais, chargée par ailleurs de missions secrètes de renseignement.

Louis Thomas ACHILLE, conférence « Les Années folles » (extrait) Foyers de culture – Lyon – septembre 1984 – Fonds Louis Thomas ACHILLE

Carrière d’angliciste
au Lycée du Parc de Lyon

En 1945, au sortir de la deuxième guerre mondiale, Louis T. ACHILLE se rendit directement en Europe depuis l’Afrique du Nord, afin de se présenter à la première session du concours d’agrégation d’Anglais, à Paris.

Extrait du documentaire « Chanter le Negro spiritual avec le Park Glee Club® » – réalisation Jean-Louis ACHILLE – avril 1994 – © NSL

Fort de sa réussite au concours, l’Inspection générale de l’Education nationale le nomma à sa grande surprise, pour ses débuts d’agrégé, dans un grand lycée : celui du Parc, à Lyon 6°. Il dut immédiatement prendre ses fonctions.
C’est ainsi qu’à son arrivée au lycée du Parc en 1946, les élèves de Louis T. ACHILLE remarquèrent que leur nouveau professeur d’Anglais était vêtu d’un uniforme sans aucun insigne militaire. En effet, comme il n’avait pas eu le temps d’aller récupérer ses effets civils à Washington D.C. après la guerre, il porta jusqu’à Noël cet uniforme, démilitarisé.Louis Thomas ACHILLE en costume militaire sans insigne

LTA débutera son enseignement de l’anglais au lycée du Parc de Lyon, tout de suite après la guerre, dans cette tenue militaire sans insignes. © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. ACHILLE enseignera ainsi toute sa carrière française au lycée du Parc jusqu’à sa prise de retraite en 1974, du secondaire aux classes préparatoires à l’Ecole Normale Supérieure et aux autres Grandes Ecoles (Polytechnique, Vétérinaire, Navale, Saint-Cyr, commerce…).

Il enseignera parallèlement dans d’autres établissements d’enseignement ou industriels : Institut d’Etudes Politiques de Lyon, Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon, Cours Pascal, ainsi qu’aux techniciens supérieurs de Rhône-Poulenc-Progil.

Ce professeur de khâgne, pendant 18 années, fut fort apprécié à la fois de ses élèves et de l’administration. Il termina sa carrière professeur titulaire de la chaire d’Anglais de Première Supérieure (khâgne) qui fut crée pour lui.

Son style d’enseignement, largement inspiré de la pédagogie américaine, reposa sur un très grand respect pour ses élèves et pour la matière professée. Ce respect fut réciproque, même pendant les événements de Mai 1968.

La rigueur et la justesse inspiraient toute sa pédagogie des langues, des littératures et civilisations anglaises et américaines auxquelles la précision du professeur donnait toute sa dimension.

Au-delà du programme, c’est un esprit que faisait passer Louis T. ACHILLE à ses élèves et à ses collègues qui l’élirent président de l’Amicale des Professeurs pour de longues années.

amphithéâtre Louis Thomas ACHILLE - lycée du Parc Lyon
Dévoilement de la plaque « Amphithéâtre Louis Thomas ACHILLE » – Lycée du Parc Lyon 6° – 16 novembre 1994 – photo Etienne ACHILLE – 1994 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Le Lycée du Parc en fut particulièrement marqué et, des décennies plus tard, anciens élèves et collègues en célèbrent encore spontanément la mémoire.

Ainsi, à l’initiative des trois amicales, le Lycée du Parc donna à son amphithéâtre le nom de « Louis Thomas ACHILLE« , dès le 16 novembre 1994, six mois après son décès.
En présence des autorités académiques et municipales, du proviseur Daniel LAMBINET et de nombreux professeurs et anciens professeurs, la cérémonie de dédicace fut l’occasion d’évoquer, oralement et par une exposition, avec vidéo, l’itinéraire peu commun d’une des grandes figures du Lycée.

L’enseignement avait amené Louis T. Achille au Lycée du Parc, il avait su y bâtir une autre activité qui compléta sa renommée : la création du Park Glee Club®.

En 1956, participation au
1er Congrès mondial
des écrivains et artistes noirs

affiche du 1er congrès mondial des écrivains et artistes noirs à la Sorbonne du 19 au 22 septembre 1956
Affiche historique du 1er Congrès signée Picasso

Du 19 au 22 septembre 1956 à l’amphithéâtre Descartes de la Sorbonne à Paris, Louis Thomas ACHILLE participera à un événement historique : le premier Congrès international des écrivains et artistes noirs, organisé par la revue Présence Africaine.

Il y participe, avec Richard Wright, au titre de la Société Africaine de Culture, dont il avait co-écrit les statuts.

Il y interviendra sur le thème « Les Negro spirituals et l’expansion de la culture noire » (dans l’archive audio de l’INA, l’intervention de Louis Thomas ACHILLE débute à 7 minues 38 secondes)

Au cours de cette conférence il sollicite l’autorisation de chanter le Negro spiritual « I will walk on my own legs till Kingdom come » qu’il vient de composer en France, en soutien au boycottage des autobus à Montgomerry en Alabama par Rosa Parks. Ce dernier événement a constitué l’un des points de départ de l’engagement du pasteur baptiste Martin Luther KING Jr.

On peut retrouver le texte intégral de son intervention dans les actes du premier Congrès  des écrivains et artistes noirs dans le numéro spécial de la revue Présence Africaine (pp. 227 à 237) et en version audio sur le site de l’INA.

numéro spécial de la revue Présence Africaine
Actes du 1er Congrès mondial des écrivains et artistes noirs – Paris – septembre 1956 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Cinquante ans après, ses descendants ont célébré la mémoire de cette première, dans les lieux-même où s’était tenu le Congrès.

Des intervenants, dont Dominique ACHILLE aux côtés du poète haïtien Rene Depestre, lors du Cinquantième anniversaire du 1er Congrès mondial des écrivains et artistes noirs – Amphithéâtre Descartes de la Sorbonne – Paris – septembre 2006 – photo J.L. ACHILLE – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

En savoir plus sur le premier Congrès mondial des écrivains et artistes noirs :

Fondateur et directeur
du Park Glee Club®

LTA dirigeant le Park Glee Club - mai 1964
A cette époque le Park Glee Club® n’était composé que des garçons scolarisés au lycée du Parc de LYON 6° – DR – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

 

livre d'anglais de 5ème Crapentier - Fialip
Manuel d’anglais utilisé par LTA – Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. ACHILLE, professeur agrégé, devait présenter à ses nouveaux élèves lyonnais dans son cours d’anglais un Negro spiritual : Nobody knows. Celui-ci figurait au programme du manuel d’anglais Carpentier Fialip (ci-contre).

C’est dans ces conditions un rien inhabituelles que les élèves eurent l’occasion de travailler ce texte. Mais celui-ci ne fut pas lu comme n’importe quel texte littéraire ou poétique mais, sur proposition du professeur noir dont c’était la spécialité après avoir passé une dizaine d’années aux Etats-Unis dans des universités noires, il fut chanté par lui-même devant des jeunes médusés mais conquis. Ces derniers en redemandèrent.

C’est ainsi qu’en 1948 au Lycée du Parc de Lyon, à l’initiative de Louis T. ACHILLE et avec les encouragements amicaux de son collègue d’anglais René Courbin, la Chorale d’anglais du lycée devint le Park Glee Club®.

Ce chœur chantant a capella se consacra quasi exclusivement aux Negro spirituals.

Louis T. ACHILLE avait choisi le nom de Park Glee Club® pour les raisons suivantes :

  • Park : parce que le chœur s’était créé au Lycée du Parc (voisin du Parc de la tête d’Or à Lyon VI°),
  • Glee : voulant dire allégresse,
  • Glee Club : c’est une chorale composée de gens qui se réunissent pour se réjouir, chantant ensemble, notamment dans les universités américaines, blanches ou noires.

Comme beaucoup de groupes musicaux Africains-Américains, le Park Glee Club®, né sous l’impulsion de L.T. ACHILLE, a vécu jusqu’à la mort de ce dernier. Il se réunissait au lycée au Lycée du Parc pour chanter l’allégresse des esclaves Noirs-Américains dans l’espérance d’une libération, exprimée dans ces Negro spirituals. En effet, l’allégresse constituait un trait essentiel du caractère de son fondateur-directeur.

Les activités du Park Glee Club® s’inscrivaient dans le cadre de l’Association Socio-éducative du lycée du Parc.
Le renouvellement de ses membres s’opérait de façon naturelle, simultanément avec celui des différentes promotions du lycée. De ce fait de très nombreux élèves en firent partie. Ce sont ainsi trois qui eurent parfois l’occasion de chanter ensemble, le chœur s’étant ouvert successivement :

  • d’abord aux jeunes filles des autres lycées (1960)
  • puis aux anciens élèves du lycée, étudiant ailleurs, ou ayant débuté leur vie professionnelle
  • et finalement à un plus large public

tout en conservant une dominante lycéenne et étudiante !

En savoir plus sur le Park Glee Club® et les Negro spirituals

Sa propre famille

sortie mariage LTA-PMD Belley 1947

Sortie de la célébration religieuse du mariage de Louis Thomas ACHILLE avec Paule (Paulette) DOMINJON en la Cathédrale de Belley (Ain) le 24 septembre 1947 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

En septembre 1947, il épousera en premières noces Paule (Paulette) Marie Dominjon avec laquelle, en décembre 1948, il aura un premier fils, Dominique (1948).

Après le décès de sa première épouse en septembre 1950, Louis T. ACHILLE épousera en secondes noces Monique Pouzet, en avril 1952. Ils auront ensemble trois enfants, Jean-Louis (1953), Marguerite-Marie (1954) et Etienne (1960).

deuxième mariage LTA
Louis Thomas ACHILLE épouse Monique POUZET en présence de Dominique ACHILLE, fils de Louis Thomas et de Paulette DOMINJON (décédée en 1950)

A sa mort, Louis T. ACHILLE était grand-père de neuf petits enfants.

Présent musicalement dans les médias

Outres les nombreux articles de journal qui lui furent consacrés ou qu’il écrivit, Louis T. Achille participa activement à la réalisation de programmes pour la radio, en diaporamas, en vidéo et pour la télévision.

Radio Lyon (service public)

Après avoir goûté dans sa jeunesse les joies et les déceptions de l’enregistrement de sa propre voix en 78 tours en 1934 chez Lumen et en 1938 chez Odéon, Louis T. ACHILLE enregistrera de façon plus heureuse, pour la première fois pour Radio Lyon, à l’invitation de son collègue Maurice JACOB, avec le Park Glee Club®. Ces émissions se répéteront pendant 20 années sur cette même radio.

Radio Fourvière / RCF

LTA enregistre pour Radio Fourvière
Louis Thomas ACHILLLE enregistrant l’une de ses premières émissions sur la musique sacrée afro-américaine pour Radio Fourvière,
dans le grenier de la chapelle Saint-Thomas, à Fourvière, avec Pierre PRADAL (technicien)
Photo : Jean-Louis ACHILLE – 1982 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

En 1982, année de naissance des « radios libres », Louis T. Achille est à la retraite depuis plusieurs années ; aussi pourra-t-il devenir l’un des premiers bénévoles à offrir un contenu musical digne de ce nom à la grille de programmes de la toute nouvelle radio œcuménique de Lyon, Radio Fourvière. Il fut sollicité en raison de la renommée du chœur de Negro spirituals qu’il avait créé et qu’il dirigeait depuis de nombreuses années et en raison de sa connaissance approfondie de la musique sacrée africaine-américaine. En accord avec le projet éditorial de la radio, il disposait d’une compétence indiscutable, de nombreux matériaux sonores personnels, dont certains étaient rares en Europe. Il se lança dans l’aventure radiophonique régulière. C’est ainsi que pendant douze années consécutives, sous la responsabilité de Sébastien Deyrieux puis de Pierre Bégou, il enregistra une émission hebdomadaire écoutée bien au-delà du bassin de fréquences lyonnais quand la radio prit sa dimension nationale et que ses programmes entrèrent dans le stock accessible à d’autres radios confessionnelles. Il fut ainsi écouté jusqu’à la Martinique !

visuel Radio-Fourvière 88.3 FM
Radio-Fourvière 88.3 FM – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

La richesse des émissions proposée par Louis T. Achille tenait à l’équilibre subtil entre une priorité donnée à la musique et l’apport parlé indispensable permettant de profiter pleinement de celle-ci à l’aide de ses repères historiques, musicologiques et spirituels.

La fidélité des auditeurs à leur nouvelle station FM Radio Fourvière était due en grande partie à ce rendez-vous hebdomadaire de haute tenue supportant bien les multidiffusions, car il y avait toujours quelque chose à découvrir. Louis T. Achille savait profiter de telle lecture, de tel voyage ou de tel concert pour apporter des éléments nouveaux éclairant ce patrimoine musical et spirituel mondial que sont les chants populaires et spirituels qu’il offrait aux auditeurs. Ainsi, par une écoute assidue, le public de Radio Fourvière devint progressivement exigeant et mature en ce domaine.
Cet engagement sur les ondes n’empêcha pas Louis T. Achille de présider, pendant deux mandats successifs le conseil d’administration de l’association support de Radio Fourvière ; usant avec tact de sa fonction de modérateur, il lui permit de durer jusqu’à ce jour.Le Père Emmanuel Payen, alors directeur de Radio Fourvière, devenue RCF (Radios Chrétiennes en France), proposa à Louis T. Achille le principe d’une longue interview permettant à celui-ci de dire ce qu’il ne prenait pas le temps d’écrire, en raison de ses nombreux engagements. Il en est ressorti une série d’émissions diffusées sur les ondes de la radio, brossant un portrait sonore ciblé, très personnel et assez complet. Cette série fut largement utilisée à l’antenne pour lui rendre hommage lors de sa disparition en 1994. Elle fera l’objet d’une série sonore sur ce site.

Autres médias

  • France Musique
  • FR3/France 3 Rhône-Alpes
  • Radio Saint-Louis (Fort-de-France)
  • TLM
  • Télévisions américaines
Logotype de l’association des Amis de Présence Africaine Lyon
Logotype de l’association des Amis de Présence Africaine Lyon

Fondateur des Amis de Présence Africaine

En 1982 et en référence à l’illustre revue Présence Africaine fondée par Alioune Diop, Louis Thomas ACHILLE fondera à Lyon l’association les Amis de Présence Africaine.

Outre les multiples activités culturelles organisées par l’association, c’est en son nom personnel, puis au nom de l’association, qu’il honorera chaque 11 novembre les combattants africains morts pour la France au « Tata sénégalais » de Chasselay (Rhône).

Se documenter grâce à Negro Spirituals, Lyon

le fondateur de Negro spirituals, Lyon
Louis Thomas ACHILLE, fondateur de NSL – photo (c) Jean-Louis ACHILLE – avril 1994 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. Achille avait conscience que les documents qu’il avait collectés sur la Musique Sacrée Afro-Américaine constituaient un véritable patrimoine, plutôt rare en Europe.

Souhaitant que celui-ci demeure regroupé et serve à un large public, même après son décès, il constitua, en 1990 sous forme associative, le Centre de documentation sur la Musique Sacrée Afro-Américaine Negro spirituals, Lyon grâce au dévouement fidèle de bénévoles assidus.

Le fonds de ce centre de documentation est constitué de partitions, livres, recueils, cassettes (audio et vidéo) et disques (vinyles et CD). Il intéresse particulièrement les chercheurs, venus parfois des U.S.A., les étudiants pour leurs mémoires, thèses, conférences, etc., ainsi que les chefs de chœurs en quête de nouvelles œuvres ou de nouveaux arrangements.

1993-94, dans un objectif de transmission, Negro spirituals, Lyon produira le documentaire Chanter le Negro spiritual avec le Park Glee Club®, réalisé par Jean-Louis ACHILLE , afin de conserver une trace audiovisuelle de expérience historique, vécue par la pratique de cette musique dans un lycée d’Etat en France. Des extraits sont disponibles sur ce site (la version intégrale peut être demandée à l’aide du formulaire de contact). Louis Thomas ACHILLE le diffusera pour la première fois en avril 1994 à Nantes, lors de la visite du Park Glee Club® à l’exposition Les Anneaux de la Mémoire.

Hébergé initialement par le Lycée du Parc, le centre de documentation Negro spirituals, Lyon proposa à ses adhérents des « thèmes mensuels » comportant :

  • écoute d’un intervenant sur un thème,
  • illustration musicale par l’écoute
  • pratique collective des Negro Spirituals.

Le lycée du Parc ayant eu besoin de récupérer ses locaux qui virent naître l’association, Negro spirituals, Lyon les enfants de Louis Thomas ACHILLE ont temporairement assuré la garde du fonds documentaire constitué par leur père et ont répondu aux demandes externes. L’association s’est mise en quête d’un nouveau lieu susceptible de lui permettre la poursuite efficace et la diversification de son activité. Ainsi, le vingt-cinquième anniversaire de la disparition de Louis T. ACHILLE a constitué une nouvelle étape dans l’évolution de cet autre élément de son riche héritage : le transfert vers un organisme public, permettant de rendre plus largement accessible cette précieuse documentation.
Selon le vœu de son fondateur, l’association Negro spirituals, Lyon a désormais fait don de son fonds documentaire à la Bibliothèque municipale de Lyon située en face de la gare de Lyon Part-Dieu. Il y est désormais consultable sur son catalogue.
Un événement inaugural a eu lieu le jeudi 16 mars 2023 à la bibliothèque avec une conférence de Celeste Day Moore, à partir de son livre Soundscapes of Liberation: African American Music in Postwar France (Duke University Press, 2021) dont le chapitre 4 est consacré à l’action de Louis Thomas ACHILLE au Park Glee Club®.

Contacter l’association Negro spirituals, Lyon
formulaire de contact du présent site

Pratique des Arts

L’artiste peintre

L’homme au turban, huile de Louis T. ACHILLE – non daté – © Louis Thomas ACHILLE

La Maison ACHILLE, place de la Savane, à Fort-de- France (non daté) – aquarelle de LTA – non datée – © Louis Thomas ACHILLE

Louis T. Achille aurait préféré être professeur de danse mais c’est la musique, le dessin et la peinture qui occupèrent ses loisirs ! Aussi, suivra-t-il des cours de peinture aux U.S.A. de 1932 à 1942 avec son collègue de Howard University James A. PORTER et il côtoiera sa collègue artiste peintre Lois Mailou JONES ainsi que le sculpteur Richmond Barthé.

Il continuera, de façon discontinue, à dessiner, à peindre avec l’aquarelle et l’huile; ses derniers dessins datant des années 1990. Louis T. Achille a exposé des tableaux de peinture à l’huile à la Howard University Art Gallery et à la National Negro Art Exhibition à Atlanta.

appareil photo de Louis Thomas ACHILLE
Le Cent Vues de LTA – photo © Jean-Louis ACHILLE – 2009 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Le photographe

En 1929, Louis T. ACHILLE a acquis un appareil photographique français permettant la prise de vue, l’agrandissement et la projection : « Le Cent Vues », de Mollier et Demaison.

 

 

 

 

 

 

Ralph Bunche au Quartier-Latin de Paris - 1931 ou 1932 (photo Louis Thomas ACHILLE)
Ralph Bunche (au centre) et Alan Locke (à droite) place de la Sorbonne à Paris – 1931 ou 1932 – photo Louis Thomas ACHILLE – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Ses archives constituées de milliers de clichés noir et blanc et couleur témoignent du déroulement du XX° siècle, en France d’outre-mer et hexagonale, ainsi qu’aux U.S.A., en milieu Noir, dans les années 1930-40.

Lyon, terre d’accueil et de confluences

L’activité professionnelle de Louis Thomas l’avait conduit à s’implanter à Lyon. C’est dans cette ville qu’il mourut le 11 mai 1994.

Le 16 mai, la cérémonie religieuse de ses funérailles, concélébrée par de nombreux prêtres, a réuni plus de mille participants en l’église Saint-Pothin, sa paroisse catholique du quartier des Brotteaux, à Lyon 6°.

Il a su véritablement « donner couleur à nos grisailles, à nos ternes prières » a écrit Michel EVIEUX, son ancien élève devenu collègue de khâgne, au décès de son Maître.
stèle funéraire de Louis Thomas ACHILLE (détail)
Sépulture familiale ACHILLE (détail), cimetière de Loyasse (ancien) à Lyon 5° – photo © Jean-Louis ACHILLE – mai 2018

Selon le souhait de Louis Thomas, c’est à sa terre lyonnaise d’adoption qu’il avait choisi de confier sa dépouille mortelle. Aussi repose-t-il au cimetière de Loyasse ancien (allée  89 – ligne 4 – Carré : 2éme secteur – cases 10 et 11) dans le cinquième arrondissement de Lyon (France).

 

Hommage de la ville de Lyon

Projet de plaque de rue (document © Ville de Lyon)

Le 28 mai 2018, la ville de Lyon a rendu hommage à  celui qui, venu d’un autre continent, a su se faire apprécier et aimer, en dénommant : « Rue Louis Thomas ACHILLE«  l’une des futures voies du quartier de la Confluence dans le deuxième arrondissement, entre l’Hôtel de Région et le quai Perrache.

Parmi ses expériences spécifiques

• Service militaire effectué à Paris dans le 19° régiment du Train
• Enregistre des Negro spirituals sur des 78 tours chez Lumen et Odéon (réédition en CD chez Frémaux et associés) en 1934
• Membre du jury national d’agrégation d’anglais (1960 à 1965)
• Membre du jury pour le diplôme de la fonction d’animateur et pour le diplôme de la fonction de directeur de centre de loisirs (Jeunesse et Sport)

Distinctions décernées à Louis T. ACHILLE

• Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur (1972)
• Officier des Académies – Palmes académiques (30/06/1954)
• Officier de l’Ordre National du Mérite
• Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports (1977)

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2 Comments

  1. Mes chaleureuses et très reconnaissantes félicitations aux réalisateurs de cette brillante et émouvante « synthèse » de la vie remarquable et enthousiasmante de Louis T. ACHILLE que j’ai eu la chance et le bonheur de connaître. Il me confia un jour, dans les dernières années de sa vie, l’importance essentielle pour lui du message d’espérance porté par les negro spirituals, en réponse au choc douloureux de l’expérience du racisme « habituel » qu’il avait vécue lors de son long séjour aux Etats-Unis. S’il chantait ce message avec le Park Glee Club, qui en était la caisse de résonance, il le « pratiquait » aussi dans ses multiples et diverses activités relationnelles, où s’exprimait son talent de valoriser ses interlocuteurs.

  2. Kudos for this thorough presentation.
    I also had the privilege of belonging to the choir – till the end of my soprano years (1962-1963)
    Quite a few happy memories of the interpretation of ‘Nobody Knows’ and its success in various theaters of neighboring towns during short tours.
    A privileged experience for a kid in his 5th grade in Lycée du Parc!
    Thanks again, Louis T.

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Qui était Louis Thomas ACHILLE ?

LTA et sa famille d'origine- 1934
Louis Thomas ACHILLE (en uniforme militaire) avec ses parents et ses frère et soeurs et certains de ses neveux - 1934

Louis Thomas ACHILLE

à l’état-civil
Louis Thomas Eugène ACHILLE
né à Balata – Fort-de-France (Martinique) le 31 août 1909
décédé à son domicile de Lyon 6° (Rhône) le 11 mai 1994

Photo : Mayfair Studio inc. – New-York City (USA) – 1938 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Regarder le documentaire « Itinéraire de Louis T. ACHILLE » – 16 nov. 1994 – réalisation J.L. ACHILLE

maison natale LTA
Maison natale de Louis Thomas ACHILLE à Balata, commune de Fort-de-France (Martinique) – photo Jean-Louis ACHILLE – 1978 – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Origines martiniquaises

Louis Thomas Eugène ACHILLE est né le 31 août 1909 à Balata, commune de Fort-de-France (Martinique).

Il est le second fils de :

Louis ACHILLE (père) en 1948 – Photo DR – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis ACHILLE

à l’état-civil :
Philéas Gustave Thomas Louis ACHILLE
Premier agrégé Noir d’anglais en 1905 (académie de Caen)

Voir l’article consacré à Louis ACHILLE père de Louis Thomas

 

 

 

 

et de

Marguerite ACHILLE (née Ferdinand)

 blanchisseuse

 

 

 

Photo DR – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Louis T. ACHILLE avait quatre frère et sœurs
L’aîné Pierre et, après Louis Thomas, trois sœurs cadettes : Marguerite, Jeanne et Isabelle

 

LTA et sa famille d'origine- 1934
Famille de Louis Thomas ACHILLE (vers 1945) : entre les parents Marguerite (à gauche) et Louis (à droite avec sa canne blanche d’aveugle), leurs enfants : Pierre (en uniforme militaire sombre), Louis Thomas (en uniforme militaire clair), Marguerite,  Jeanne et Isabelle, et leurs trois premiers petits-enfants – © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Par son père, Louis Thomas ACHILLE, était le cousin germain des Sœurs Nardal.

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