En pèlerinage sur la route des Hommes
Louis Thomas ACHILLE s’est défini comme pèlerin sur cette terre depuis qu’il a rencontré saint François d’Assise avec les Compagnons.
Durant l’été 1930, l’étudiant martiniquais participe pour la première fois à une route de pèlerinage des Compagnons de Saint-François. Ses premiers pas de pèlerin l’amèneront à l’abbaye cistercienne de Tamié.
Le « thème de chapitre » (thème annuel de réflexion) des Compagnons était : « La Paix en nous-même, entre les individus, dans la famille ».
Mais à l’époque il n’était pas évident pour tout le monde qu’un « noir » puisse rejoindre des chrétiens européens dans leur démarche spirituelle.
Mouvement catholique initialement franco-allemand pour la paix, le mouvement des Compagnons de Saint-François s’est développé ensuite dans d’autres pays européens (Espagne, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède). Il est conséquemment devenu œcuménique.
Au cours de son premier pèlerinage, en Savoie, il se liera d’amitié avec un compagnon allemand, Franz Stock (originaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie), dont c’était aussi la première « Route Compagnons ». Leur goût partagé pour la peinture, la baignade dans le lac d’Annecy et pour la langue française tissera un lien solide.
Contexte
"C'est fondamental pour moi (les Compagnons de Saint-François), parce que, bien sûr, j'appartiens tout de même à une famille catholique dont le père était franc-maçon, c'est-à-dire que mon père appartenait à la Loge maçonnique de Fort-de-France qui était le seul milieu intellectuel un peu sérieux des Antilles. Le milieu culturel aux Antilles était vraiment très pauvre et le seul endroit où des hommes d'un certain niveau se réunissaient, c'était la Loge maçonnique... ...La vie religieuse des grands adolescents tombait rapidement à zéro aux Antilles. A partir du moment où l'on commençait à porter le pantalon long, on devenait un homme et à ce moment-là on arrêtait la pratique religieuse, on courait les filles etc., si bien que, dans une jeunesse très frivole, j'ai beaucoup dansé fait du théâtre, du sport, mais du point de vue religieux je ne peux pas dire que j'aie jamais perdu la foi véritablement. Enfin elle était restée infantile et c'est en arrivant à "Louis-le-Grand" (lycée parisien célèbre pour ses classes préparatoires aux Grandes Ecoles) que j'ai constaté que des camarades, qui étaient parmi les plus brillants, (je pense particulier à deux hommes dont Roger Dumaine et Pierre Martelot, qui ont été tous les deux présidents de la Paroisse Universitaire. Roger Dumaine qui est Inspecteur Général de l'Education nationale; il a été l'Adjoint de Cabinet d'Edmond Michelet, quand Michelet était Ministre de la Marine, après la guerre, et Pierre Martelot est le Directeur de la Cité Universitaire de Paris. Ce sont donc de très bons amis qui m'ont donné l'exemple du christianisme. Et j'ai constaté à ma grande surprise, qu'ou pouvait être à la fois intelligent et chrétien. D'ailleurs, quelques-uns de mes compatriotes Antillais, sachant que j'avais repris mes pratiques religieuses, dirent : "Ce n'est vraiment pas la peine d'avoir fait tant d'études supérieures pour être encore chrétien". Voilà un petit peu la réaction de ceux de mes compatriotes qui se sont engagés dans la voie marxiste qui a abouti à un essai... et à toute cette branche-là. Donc, en khâgne j'ai retrouvé la foi et, ma foi, et je dirais, il nous a été très agréable de nous rencontrer entre chrétiens, surtout avec des bretons, l'aum6nier était breton, et ont constitué une sorte de petite chorale, sous la direction du géographe Maurice Le Lannou qui est au Collège de France actuellement et qui fait toujours la Chronique géographique du Monde et quelques autres, dont Henri Queffélec, l'écrivain de Dieu a besoin des hommes, Le Recteur de l'île de Sein, qui a une magnifique voix de basse et moi je tenais les orgues. Ainsi donc, à la chapelle, nous avions cette petite maitrise. Quelques-uns de mes camarades se sont intéressés à ce moment-là aux Equipes sociales de Robert Garric et on fait cet effort pour rapprocher les étudiants (qui étaient des jeunes gens privilégiés) des ouvriers qui l'étaient moins, ou qui ne l'étaient pas. Cette rencontre à la fois culturelle et sociale a été pour nous un grand enrichissement et j'en ai fait pendant deux ou trois ans." (itw de LTA par Michel Chartier - 1974)
« Loulou » prend donc connaissance du jeune mouvement des Compagnons de Saint-François à Paris en 1930 en participant aux Equipes sociales de Robert Garric, lors d’une présentation par l’un des cofondateurs des Compagnons : le lyonnais Joseph FOLLIET qui lui offre un exemplaire de la revue « L’Appel de la Route« .
Le pèlerin Louis Thomas ACHILLE sera connu chez les Compagnons d’une part sous le surnom affectueux de « Loulou », comme en famille, pour son exotisme, pour sa formation intellectuelle et sa cordialité. D’autre part sa renommée proviendra aussi des Negro Spirituals qu’il fera découvrir dans ce contexte dès les années 1930, en les faisant chanter à plusieurs générations lors de « feux de joie » (veillées – feu de camp dans les villages aux étapes de la route).
Engagement
Dès l’été 1931, au moment où il faut qu’il parte un an dans un pays anglophone, Louis Thomas s’engagera formellement chez les Compagnons de Saint-François, au cours de son deuxième pèlerinage international d’Echternach au Grand Duché du Luxembourg. Alors, devant tous les pèlerins, il prononcera sa « Promesse Compagnons » (texte ci-dessous). Ce même jour le Compagnon allemand, son ami Franz Stock, sera le premier allemand à faire sa promesse.
Texte de la Promesse des Compagnons de Saint-François
Durant ce même pèlerinage, Louis Thomas nouera de nouvelles amitiés avec d’autres Compagnons dont un, originaire de Belley (Ain), Pierre DOMINJON dont il épousera la sœur Paulette, en 1947.
Puis en décembre 1931 l’étudiant martiniquais noir embarquera pour l’université Howard de Washington D.C. où il y enseignera le français, ainsi qu’à celle d’Atlanta (plus de détails en cliquant ici).
Pendant ses 9 années américaines, Louis Thomas fera chaque été la traversée en bateau vers l’Europe, tenant à participer régulièrement aux pèlerinages des Compagnons. Il venait s’y ressourcer spirituellement, ne pouvant le faire aux USA, dans le but d’avoir les moyens de faire face au matérialisme U.S. et à la ségrégation raciale institutionnalisée de son pays d’accueil outre-Atlantique. Le lien avec l‘abbé Laurent Remillieux, aumônier lyonnais des Compagnons, lui sera d’un grand secours, en particulier lorsque la communion lui sera refusée, parce qu’il était noir, dès son arrivée en décembre 1931 dans l’église Saint-Paul à Washington D.C.
Louis Thomas ACHILLE ayant effectué des pèlerinages Compagnons sur différentes routes d’Europe il avait pu faire progressivement connaissance avec de nombreux lyonnais. S’établissant par la suite à Lyon en septembre 1946, non par choix mais sur nomination de l’Education nationale, ce sont des Compagnons lyonnais (Joseph Folliet, Jean Fallaix, Jean Richardier, Michel Chartier et Sylvie Mingeolet) qui l’accueilleront et qui faciliteront son intégration. Ils seront pour ce Compagnon martiniquais d’un grand et fraternel soutien, en particulier lors de son veuvage en 1950.
Au service du Mouvement
Louis Thomas ACHILLE ne tardera pas à prendre des responsabilités au sein du mouvement Compagnons. Aussi, « Loulou » sera successivement :
Aujourd’hui certaines dénominations ont changé chez les Compagnons
- Troubadour : chargé de l’animation, principalement par le chant (Negro Spirituals et nombreuses chansons de Joseph FOLLIET)
- Chansonnier de chapitre : Animateur des échanges du groupe sur le thème de chapitre, pendant les rencontres, l’été et tout au long de l’année
- Gardien : responsable de la communion de la « Bande » (groupe de Compagnons). « Loulou » sera « Gardien » au niveau local puis au niveau national.
Il écrira souvent des articles pour « L’Appel de la Route« , revue trimestrielle internationale francophone des Compagnons de Saint-François.
Son bilinguisme sera fréquemment sollicité pour animer et traduire réflexions et prières, facilitant les relations en ménageant les susceptibilités lors des activités internationales ainsi que pour les relations extérieures du mouvement et dans le cadre de l’œcuménisme.
Fraternité et diversité
La mixité sociale et culturelle, la diversité des confessions chrétiennes, la variété des opinions, partagées pendant la marche sur les routes d’Europe ont permis à Louis Thomas de percevoir la portée universelle du message de François d’Assise et sa proximité avec sa culture d’origine (cf. interview ci-dessous).
Ces sortes de retraites itinérantes ont permis au professeur agrégé d’anglais, au chef de chœur, au père et à l’époux, au paroissien, au chantre de la liberté et de l’antiracisme d’identifier les racines profondes de ses divers engagements dans sa vie privée comme dans la Cité.
On peut lire son témoignage paru dans l’histoire du mouvement Compagnons (Jan van der Putten – 1991) : Ce que je dois aux Compagnons de Saint-François
Partager avec la génération suivante
Louis Thomas ACHILLE participera à plusieurs pèlerinages d’été seul et d’autres en famille et avec Monique sa seconde épouse, en France comme à l’étranger. Chacun de ses quatre enfants partagera au moins une fois l’expérience de la Route Compagnons dont deux qui trouveront leurs épouses respectives au sein du mouvement.
"Nous ne les avons jamais forcés à venir aux Compagnons, mais ils nous ont suivis et ils ont constaté que ce n'était pas mal." (itw de LTA par Michel Chartier - 1974)
L’évolution ultérieure du mouvement n’a pas permis à la génération des enfants de Louis Thomas de trouver durablement ce qu’ils y avaient initialement trouvé.
Nous te suivrons jusqu’à la mort
Compagnon un jour, Compagnon toujours
Mais Louis T. ACHILLE a maintenu son appartenance aux Compagnons de Saint-François jusqu’à son décès, le 11 mai 1994, pendant ses dernières années, avec « La Route du Soir » réunissant les plus âgés.
De très nombreux Compagnons ont participé à ses funérailles le 16 mai 1994, à l’issue desquelles tous ont entonné d’un seul chœur l’hymne des Compagnons : « L’appel de la Route » (cf. ci-dessous), route qui l’emmenait vers le Ciel.
Louis Thomas avait souhaité explicitement que soit inscrite sur la stèle de sa sépulture cette mention, dans cet ordre :
Compagnon du Poverello
Pour comprendre encore mieux l’influence de la spiritualité franciscaine sur cet intellectuel martiniquais, écoutons de sa bouche le lien puissant qu’il a entretenu avec le Poverello (le Petit Pauvre d’Assise) :
Entretien avec Emmanuel PAYEN pour Radio Fourvière – 1984
(extrait)
E.P. – Vous me disiez, presque pour résumer cela, que quand on est Fils de Dieu, ça résout tous les problèmes. Vous vouliez parler du problème racial ?
L.T.A. – Assurément. Pour ceux qui s’interrogent sur leur identité, s’ils ont la chance ou la grâce d’être croyants, alors là, je ne dis pas que les problèmes disparaissent, mais ce qui faisait problème, continue d’exister, sans faire problème. C’est à dire qu’une fois qu’on se reconnaît Fils de Dieu, ceci donne une telle plénitude, une telle lumière, une telle puissance, que tous les autres aspects de la personnalité, sans être effacés, reprennent la place qu’ils peuvent avoir dans un ensemble harmonieux. Pour employer une comparaison, je dirais volontiers que nous pouvons nous trouver dans la conscience que nous avons de nous-mêmes, dans l’état d’un puzzle à faire ou déjà terminé. Lorsqu’on vide la boite du puzzle sur la table, tous les morceaux sont dans le désordre le plus complet. Pour le réaliser, pour les assembler, pour les encastrer les uns dans les autres, il faut avoir la vue d’ensemble. Chaque morceau n’est jamais qu’une partie d’un tout. Il faut connaître ce tout. De même manière, le croyant qui ne se concentre que sur lui-même, ne voit qu’un des éléments du puzzle ; il ne voit pas l’ensemble. Celui qui est Fils de Dieu, se voit entouré de milliards d’autres Fils de Dieu qui, avec lui et autant que lui, au même titre que lui, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, constituent le puzzle. Avec cette vision d’ensemble, chaque élément peut s’encastrer dans les autres, pour former un ensemble harmonieux où tous les problèmes sont pratiquement résolus, au moins dans la conscience individuelle.
E.P. – Ainsi pour vous, votre foi de chrétien vous a souvent aidé à dépasser ou intégrer ces différences, ces problèmes ?
L.T.A. – Dieu merci, c’est l’œuvre, je crois, du Saint Esprit, que de permettre de lire l’actualité et de vivre les épreuves de la vie en essayant d’y comprendre quelque chose. Il m’a toujours semblé, en effet, que tout ce qui se passe apporte un élément de plus pour construire un certain schéma du monde et de la vie. Ainsi donc, la foi me semble apporter une solution à tous les problèmes humains, par définition d’ailleurs ; c’est presque plus un article de foi. Le schéma christique, le schéma qu’a apporté le Christ, est la formule dans laquelle l’homme trouve son plus grand épanouissement, se comprend lui-même et comprend les autres, et comprend le monde. S’il refuse ce schéma, il tombe, j’allais dire, dans un certain désordre. Il suffit de regarder certains de nous pour le constater. Ceci ne veut pas dire que tous les chrétiens ont réalisé cet ordre parfait. Nous savons qu’en effet, il faut avoir assez d’humilité pour le reconnaître, que cet ordre parfait n’est pas totalement réalisable sur terre, nous avons suffisamment conscience de nos propres limites et des limites de tout ce qui nous entoure et nous gouverne, pour savoir que, d’aucune façon, on ne peut le réaliser sur cette terre, le royaume de Dieu dans sa totalité.
E.P. – Ainsi, le puzzle n’est jamais totalement fini, fignolé. Il reste toujours des éléments qu’il faudra placer au fur et à mesure de notre vie. Parmi les personnes qui vous ont aidé à la construction du puzzle, n’y a-t-il pas un certain François d’Assise ?
L.T.A. – Oh oui ! ce cher troubadour, ce cher fiancé de Dame Pauvreté, ce cher ami de tout ce qui est créé ? Ce cher François d’Assise que l’on fête cette année, dont depuis deux ans on n’arrête pas de fêter le 8ème centenaire ! François d’Assise a servi d’inspiration et de modèle à un groupe de jeunes chrétiens, des années 20. En 1927, trois d’entre eux, dans le sillage du Sillon catholique de Marc SANGNIER et de la « JEUNE REPUBLIQUE », trois de ces chrétiens Joseph FOLLIET, peut-être le plus doué d’entre eux, mais aussi le Père BOULIER que je tiens à nommer, qui était à l’époque jésuite, et qui a quitté la Compagnie de Jésus, et enfin un troisième homme : René Baugé qui était doué d’une belle voix de baryton, qui était un entraîneur de jeunes, ces trois amis ont voulu créer pour la jeunesse européenne, un mouvement pacifiste, ami de tous les peuples, mais aussi ami de toute la création. C’est ainsi qu’ils ont constitué un petit groupe qui s’est intitulé, très rapidement d’ailleurs, « LES COMPAGNONS DE SAINT-FRANÇOIS », car ils avaient découvert l’extrême richesse du Poverello ; et d’autre part ils avaient emprunté aux jeunes Allemands, aux mouvements de jeunesse allemande, et au scoutisme français, le principe de l’activité de plein air. Si bien que ces Compagnons de St-François ne sont eux-mêmes, que sur la route, en plein air et en marche vers un lieu de pèlerinage, un lieu de spiritualité, en France ou dans les autres pays d’Europe. Ils sont encore en vie, après plus de 50 ans d’une vie très fraternelle, d’une histoire pleine de bouleversements, car ils ont vécu la guerre, eux qui préparaient la paix par des rencontres en Allemagne, en 1931, avec des chrétiens de l’armée allemande, pour essayer de concevoir une forme de vie internationale, qui rendrait impossible le retour de la guerre type 14-18. Eh bien, ces efforts vers la paix ont été troublés par les Nazis, qui commençaient à réveiller l’Allemagne, et nous savons bien que la deuxième guerre mondiale a mis fin à toutes ces espérances.
E.P. – Donc, depuis 1927-1930, vous êtes Compagnon de Saint-François. Là, vous avez connu beaucoup d’amis, en particulier le Lyonnais Joseph FOLLIET que vous aimez particulièrement citer.
Rappelons aux auditeurs de RADIO FOURVIERE, que c'est Monsieur Louis ACHILLE qui témoigne de son itinéraire, qui témoigne pour nous, avec lui, de ce qui est essentiel.
Est-ce qu’on peut dire qu’il y a une sorte de connivence entre saint François, le franciscanisme dans ses profondeurs, et son message, et puis l’antillanité du Martiniquais que vous êtes, l’Africain peut-être par vos ancêtres ?
L.T.A. – En découvrant la spiritualité de saint François d’Assise, en ayant eu quelque initiation à la spiritualité bénédictine, à la spiritualité ignacienne, à la spiritualité dominicaine, j’ai constaté qu’il y a une sorte de connivence, comme vous dîtes, une sorte d’harmonie préétablie, entre le franciscanisme et la sensibilité antillaise. Cette sensibilité est quelque chose de propre à ces îles, mais l’origine est aussi africaine. Il faudrait connaître les Africains ou interroger les Africains, pour savoir s’ils retrouvent entre leur spiritualité naturelle et celle de saint François, beaucoup de concordance. Toujours est-il qu’en découvrant non seulement la spiritualité franciscaine, mais les modes d’action et de vie des Compagnons de Saint-François, c’est à dire les pèlerinages, les marches à pied, fouler le sol de cette terre avant de se coucher dessous et dedans sous forme de cadavre, le plein air, la vie communautaire, le contact constant avec les éléments et la nature ambiante, mais aussi les villages et les villes que l’on se contente de traverser, avec lesquels on prend du recul, tout ceci m’a semblé extrêmement bienfaisant, tout ceci d’ailleurs accompagné de chants et de prières. Cette formule m’a semblé convenir à l’Antillais que j’étais, si bien que je souhaite que l’esprit franciscain soit mieux connu aux Antilles et dans les autres parties du monde qui sont habitées par des Noirs, pour bien les convaincre que saint François pourrait être le saint préféré des hommes et des femmes de race noire.
E.P. – François d’Assise était un simple, il a déteint sur vous : vous aimez chanter, François aimait chanter. On peut terminer par une chanson ?
L.T.A. – Puisque nous parlons des Compagnons de Saint-François, il est intéressant de rappeler qu’ils chantent beaucoup, et que Joseph FOLLIET, ce théologien qui était aussi chansonnier et beaucoup d’autres choses, a composé sur des airs de folklore français ou étranger, un certain nombre de chants qui sont un répertoire unique des Compagnons. Sur un air provençal, « LA COUPO SANTO », il a composé ce qui est devenu le chant international des Compagnons, qui est une invitation à prendre la route : L’APPEL DE LA ROUTE
Tous les couplets ne figurent pas dans l'enregistrement ! Paroles et arrangements : Joseph FOLLIET 1. Compagnon, voici la route Qui s'élance vers le ciel. En toi, fais silence, écoute Son impérieux appel. Refrain Route fière, de lumière, Route des forts, Nous te suivrons jusqu'à la mort. Sainte route des forts. 2. Si ton âme jeune vibre, Si tu veux être demain, Fier et noble, pur et libre, Suis l'appel du grand chemin. R/ 3. Si de généreuses fièvres, Portant la flamme en ton cœur Et la chanson à tes lèvres Viens avec nous, gai chanteur. R/ 4. Si des souffles de prières Te font plier les genoux Ne reste pas en arrière Compagnon, viens avec nous. R/ 5. Car nous autres, jeunes hommes Qui dormons sous le ciel bleu Humbles et pauvres, nous sommes Les Cheminots du Bon Dieu. R/ 6. Car, dédaignant la richesse Et l'humaine vanité, Nous vouons notre jeunesse A la rude pauvreté. R/ 7. Car, à tous les vents du monde Nous semons l'immense amour Dont nos poitrines profondes Se remplissent chaque jour. R/ 8. Car, tous les soirs à l'église Lorsque nous nous sentons las Nous prions François d'Assise D'assurer nos faibles pas. R/ 9. Car, nous avons pour patronne Notre-Dame de la Paix, Dont, en nos âmes, fleuronnent Les lys aux buissons épais. R/ 10. Compagnon, tu vois la route, Réponds vite à son appel, Brise les chaînes du doute, Viens avec nous vers le ciel. Refrain Route fière, de lumière, Route des forts, Nous te suivrons jusqu'à la mort. Sainte route des forts.
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