Jeanne (Jane) Nardal est la quatrième fille de Louise ACHILLE, épouse de Paul NARDAL, premier ingénieur noir des Arts et Métiers :
1. Paule (Paulette) Nardal 12/10/1896 – 16/02/1985
2. Emilie (Lily) Nardal 18/06/1898 – 28/07/1981
3. Alice Nardal 21/05/1900 – 05/01/2000
4. Jeanne (Jane) Nardal 01/08/1902 – 19/11/1993
5. Lucy Nardal 07/01/1905 – 13/06/1998
6. Cécile Nardal 03/04/1903 – 15/02/1999
7. Andrée Nardal 20/01/1910 – 24/12/1935
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Repères biographiques
Elle épouse Jules Joseph Zamia le 18/09/1931.
Elle n’aura pas d’enfants.
Une artère de Paris 14ème porte son nom (avec sa sœur Paulette).
Pendant ses études à la Sorbonne, avec quelques unes de ses sœurs, elle animera :
Le Salon de Clamart
berceau de la Négritude
Pendant leurs études supérieures, les Sœurs Nardal habiteront un appartement de Clamart qui va devenir un lieu historique de la prise de conscience par la diaspora noire présente à Paris d’une « culture noire », à échelle mondiale.
Ces riches échanges se vivront dans ce qu’on appellera le Salon de Clamart ou le Salon des Sœurs Nardal, en référence à la tradition française des Salons littéraires, souvent tenus par des femmes.
En avril 1994, un mois avant sa mort, Louis Thomas ACHILLE écrira, au sujet du Salon de ses cousines Nardal, un article pour Callaloo, revue trimestrielle de The University of Virginia :
(extrait de l’article traduit par son auteur et adapté par la rédaction pour les besoins du présent site)
Après les soldats de couleur, Antillais et « Sénégalais », de la Première Guerre mondiale, découverte par les Parisiens de la féminité noire, en la personne d’étudiantes aussi intelligentes qu’élégantes. Les réactions sont admiratives ou sarcastiques des publics cultivés ou populaires.
La curiosité parisienne pour la culture noire est immense : jazz, danse américaine, Negro spirituals, Josephine Baker ; musique créole et « bals nègres » ; sculpture africaine.
La rencontre et la découverte mutuelle entre Noirs de nationalités différentes (écrivains, artistes, journalistes, hommes politiques des Antilles Françaises et Britanniques, d’Haïti, des Etats-Unis et d’Afrique). Le New Negro Movement influe sur les habitués du Salon de Clamart et sur les fondateurs et Collaborateurs de La Revue du Monde Noir. Le « Salon des Dames Nardal », à Clamart leur a offert son hospitalité traditionnelle et son intense vitalité culturelle antillaise et familiale.
Après des études de Lettres classiques à la Sorbonne, Jane sera professeur de Lettres classiques, écrivaine, journaliste.
Femme, elle co-fondera La Dépêche africaine bulletin du Comité de défense des intérêts de la race noire.
A la différence de sa sœur Paulette qui s’intéresse particulièrement aux Negro spirituals, c’est sous le titre « Le Chant nègre aux États-Unis » qu’elle aborde le Blues.
Quand la politique l’attire, l’incendie criminel de la maison Nardal de Fort-de-France, en 1956, conduit sa famille à la dissuader de poursuivre. Presque toutes leurs archives familiales seront détruites.
Fantaisiste à ses heures il lui arrivera de ne pas rentrer de Paris pour reprendre son enseignement à Fort-de-France et de se faire rappeler à l’ordre.
Néanmoins ses écrits structureront la pensée de nombreuses(eux) Noir(e)s de l’époque jusqu’à aujourd’hui, ce qui lui vaudra :
Une tardive reconnaissance
dans l’espace public français
Ce n’est qu’en Mars 2021, que le nom de Jeanne (Jane) Nardal, et celui de sa sœur aînée Paulette Nardal, feront partie des 318 noms proposés au gouvernement français par le rapport Blanchard « PORTRAITS DE FRANCE » – (pages 279 et 280), dans le but de « reconnaître la diversité de l’histoire de France » pour la dénomination des espaces publics.
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