Des actions contre l’esclavage, la haine, le racisme et pour la liberté

En cet automne 2023 en proie à de lourdes inquiétudes internationales il a semblé nécessaire aux enfants de Louis Thomas Achille de présenter un ensemble d’actions récentes et actuelles auxquelles ils sont été associés, dans la ligne tracée par leur père. Ainsi chacun pourra y trouver les moyens de s’informer, de se former, pour lutter  contre l’esclavage, la violence, le racisme et la haine.

Ces actions s’inscrivent à la suite des actions du printemps dernier :

Les enfants de Louis Thomas Achille
Novembre 2023

Poursuivre un engagement humaniste

© EDL – 2023

La réédition du livre de Lilian THURAM Mes étoiles noires en images offre une nouvelle version superbement illustrée d’une quarantaine de figures noires ayant marqué l’ancien international de football guadeloupéen, dans sa construction personnelle. Avec l’historien Pascal BLANCHARD, il constitue une galerie inspirante de portraits destinés aux Noirs, jeunes et aux moins jeunes, qui ne parviennent pas à s’identifier aux figures proposées comme modèle par la société française « Blanche ».

Situées entre les chapitres sur Marcus GARVEY et celui sur les Tirailleurs, Paulette et Jane NARDAL, cousines germaines de Louis Thomas ACHILLE, sont mieux traitées, pages 126 à 133, dans cette nouvelle édition. Elles apparaissent avant le chapitre consacré à Aimé Césaire; symbole intéressant !
Dans l’édition précédente, elles n’étaient été citées que furtivement à la page 241 alors que c’est grâce à elles et à leur « Salon » de Clamart qu’a pu se constituer le mouvement que Césaire dénommera ensuite la « Négritude » avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas. Louis Thomas ACHILLE avait introduit son camarade de khâgne Senghor auprès des Nardal et celui-ci y avait amené à son tour son camarade du lycée Louis-le-Grand, Aimé Césaire, ancien élève du père de Louis Thomas, à la Martinique.
En effet, c’est au domicile estudiantin des sœurs Nardal au 7 rue Hébert à Clamart que se réunissaient artistes, et intellectuels Noirs : Africains, Nord et Sud Américains, Antillais, de l’Océan Indien, etc. présents au même moment pour la première fois à Paris, dans les années 1920. Se joignaient aussi à eux des « Blancs », comme Théodore Monod ou Joseph Folliet, qui découvraient de nouvelles formes de culture, de nouvelles questions sociales, artistiques et politiques… Le fruit de leur féconds échanges permettra la prise de conscience d’une culture Noire partagée que l’esclavage avait dispersé sur plusieurs continents avec la Diaspora. De cette « fierté nègre », comme l’écrivait Paulette Nardal, émanera la « Revue du Monde Noir » (1931-32), publication bilingue (français-anglais) qui dérangea le Ministère des Colonies au point de chercher à la faire disparaître quand elle fut acheminée vers l’Afrique.

La présence tardive de Paulette et de Jane dans l’édition 2023 démontre enfin l’émergence des femmes dans le « panthéon » éditorial de la Négritude.

Une partie des illustrations de Paulette et Jane NARDAL a pu être réalisée grâce au Fonds Louis Thomas ACHILLE.

Editions de La Martinière – 296 pages – 06 octobre 2023 – ISBN : 9791040114659

Mes étoiles noires en images - Livre
Paulette et Jane Nardal parmi les personnalités figurant dans l’ouvrage

Précédente édition de 2010 chez Philippe Rey

Mes étoiles noires – 2010

Au Panthéon
double exposition sur l’esclavage

 

Façade du Panthéon – Paris 5° – Photo © Jean-Louis ACHILLE – novembre 2023

Monument national, le Panthéon  honore les grandes figures françaises, parmi lesquelles des afro-descendants et autres acteurs de la lutte contre l’esclavage : Louis Delgrès, Félix Eboué, Victor Schœlcher, Toussaint Louverture, Aimé Césaire, Victor Hugo, et plus récemment : Joséphine Baker, etc.
Dans cet illustre édifice, le Centre des Monuments Nationaux propose simultanément deux expositions sur l’esclavage, jusqu’au 11 février 2024 :

  • Dans la nef :

 Une installation monumentale, composée de drapeaux, de bannières et d’œuvres textiles
« We Could be Heroes » par Raphaël Barontini

Photo © Jean-Louis Achille – 2023

  • Dans la crypte :

l’exposition Oser la Liberté
Ecrits originaux, objets et portraits de personnalités déterminantes dans les combats contre l’esclavage, vidéos,
parmi lesquelles on retrouve Paulette Nardal et ses sœurs

Extrait du dossier de présentation

Oser la Liberté ! retrace l’histoire d’une conquête à la fois visible et dérobée dont l’actualité continue d’inspirer nos luttes quotidiennes contre la tyrannie des passions haineuses, des pouvoirs autoritaires, des idéologies mutilantes qui sapent la cohésion sociale et sèment la discorde.


Inaugurée par monsieur Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre, Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, monsieur Philippe VIGIER, Ministre délégué chargé des Outre-mer, monsieur l’Ambassadeur d’Haïti, madame Marie Lavandier, Présidente du Centre des Monuments nationaux, la visite officielle de l’exposition a été conduite par sa Commissaire, madame Florence Alexis.

Photos © Jean-Louis Achille – 2023

Pour quel récit ?

Discours d’inauguration de Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre
Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (F.M.E.) :

(extrait)

Cette histoire, c’est celle du marronnage et des critiques de la colonisation à la Renaissance et aux Temps Modernes. C’est l’histoire des Droits de l’Homme et de la révolution haïtienne.
C’est l’histoire de la résistance de DELGRES et de Sanite BELAIR, de l’Abbé Grégoire et de Julien RAIMOND. C’est l’histoire des grandes voix de la mémoire de l’esclavage et de l’égalité en France, Paulette NARDAL, Aimé CESAIRE, Joséphine BAKER, Edouard GLISSANT.
Ensemble, elles nous racontent une France mondialisée depuis le 16ème siècle. Elles nous racontent la confrontation des Lumières aux réalités coloniales. Elles nous racontent les exigences d’un universalisme conséquent, d’une République qui serait réellement fidèle à ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité, pour tous ses enfants, quelle que soit leur origine. On mesure l’actualité de ces messages aujourd’hui.

Ecouter la version intégrale du discours de Jean-Marc AYRAULT, Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage au Panthéon, Paris le 8 novembre 2023
Prise de son et mixage Jean-Louis Achille

Lire la version intégrale du discours de Jean-Marc AYRAULT, Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage au Panthéon, Paris le 8 novembre 2023

On notera le souhait ardent du Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage/FME de voir bâtir à Paris un lieu permanent consacré à la mémoire de l’esclavage et de ses abolitions, comme certains pays l’ont déjà fait et comme la Guadeloupe avec le Mémorial ACTe.

Parcours de l’exposition à télécharger

Oser la liberté (parcours de l’exposition)

Communiqué de Presse du Centre des Monuments nationaux

CP Oser la liberte

Présentation par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage

< cliquer sur le logo ci-contre

Participation Achille à la mémoire des Tirailleurs sénégalais

Dès 1947 au Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), soit un an après son arrivée à Lyon, Louis Thomas Achille accompagné de quelques africains présents à Lyon a remis à l’honneur les Tirailleurs sénégalais tombés au combat au Nord de Lyon.

revue Les rues de Lyon #83
La BD « Le Tata de Chasselay » – éditeur « L’épicerie séquentielle »

Ces combattants africains de l’Empire français sont inhumés en terre rhodanienne dans une « enceinte de terre sacrée », là où ils furent massacrés par les Nazis les 19 et 20 juin 1940. Leur humanité leur avait été déniée par l’ennemi allemand, à cause de leur couleur de peau, ce qui avait justifié ce carnage sélectif. En effet, leurs compagnons d’armes européens avaient été épargnés, étant uniquement faits prisonniers.

Depuis lors et jusqu’à nos jours, des associations africaines associées à plusieurs communes de la métropole assurent l’entretien assidu de la mémoire de ces vaillants soldats africains en se réunissant sur place, chaque 11 novembre.

 

 

  • Le 9 novembre 2023, en accompagnement de l’exposition Afrique, mille vies d’objets
    le Musée des Confluences de Lyon 2°, a proposé une conférence ,pour leur rendre également hommage,
    à laquelle la famille de Louis Thomas Achille a été représentée :

Mémoires africaines sur le Tata sénégalais de Chasselay

Conférence au Musée des Confluences de Lyon II°

  • Le 11 novembre 2023, la famille Achille a répondu favorablement à la sollicitation d’Africa 50 pour animer l’après-midi culturel, à l’issue de l’hommage annuel rendu aux Tirailleurs sénégalais massacrés par les Nazis les 19 et 20 juin 1940 à Chasselay (Rhône), inhumés au Tata sénégalais de la commune.
Hommage aux Tirailleurs sénégalais à Chasselay (Rhône) novembre 2023
L’hommage des associations africaines de la métropole de Lyon- Chasselay (Rhône) – 11/11/2023 – photo © Jean-Louis Achille

Manifestation à signaler

(sans coopération avec la famille Achille)

Triple exposition normande sur l’esclavage

La Normandie a proposé tout l’été et jusqu’à ces derniers jours, sous trois angles différents, à Rouen, Honfleur et au Havre, l’exposition

Esclavage, mémoires normandes

Elle aborde pour la première fois une histoire commune et fait un premier état de la connaissance scientifique sur l’implication des Normands et du territoire de la Normandie dans la traite atlantique et l’esclavage entre le XVIe et le XIXe siècle.

Lire le compte-rendu

Il est possible de poursuivre, au Havre jusqu’à fin décembre 2023, sur ce thème : avec la Visite guidée du Havre négrier.

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