Logotype de l’association des Amis de Présence Africaine Lyon
Logotype de l’association des Amis de Présence Africaine Lyon

En 1983, le Martiniquais Louis T. ACHILLE fonde à Lyon avec Michel EVIEUX et Christian ZONHONCON, l’association des Amis de Présence Africaine, dont il devient le Président. Ce collectif se donne pour mission, dans l’esprit instillé par la revue Présence Africaine1, de poursuivre par l’expérience et le partage, la connaissance mutuelle des peuples entre la France et l’Afrique. Avec son ancien élève, collègue puis ami Michel EVIEUX, ils seront les pères fondateurs de cette association dont le but, ni festif ni solidaire, envisage de promouvoir un échange culturel de qualité pour mettre en lumière la richesse de « chaque rive », pour reprendre une expression qui lui était chère. Ce sera principalement sous forme de conférences, de présentations littéraires et de temps de partage, au sein de la MJC du Vieux Lyon (en face de la Primatiale Saint Jean), que se dérouleront leurs rencontres. Pour les membres de l’association c’est aussi l’occasion de permettre aux intellectuels africains de présenter leurs publications et recherches auprès d’un auditoire lyonnais souvent peu averti. Les temps de convivialité, toujours en musique, seront une valeur ajoutée forte portée par Louis T. ACHILLE.

De nombreuses conférences ont marqué ce parcours associatif ouvrant des pistes de réflexions par l’apport de son expérience personnelle autour des itinéraires des descendants d’esclaves ou du métissage par exemple.

Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va,

Tata sénégalais de Chasselay
le Tata sénégalais de Chasselay (Rhône) – photo Véronique Revillod

Peu de temps après son installation à Lyon, dès 1947, Louis T ACHILLE initiera, d’abord à titre privé entouré de quelques amis, un pèlerinage, devoir de mémoire, au Tata Sénégalais de Chasselay2, au Nord de l’agglomération Lyonnaise. Il entretiendra fidèlement cette démarche jusqu’à sa mort en 1994. Dans cette nécropole africaine en terre beaujolaise reposent les soldats africains tombés lors de la bataille de Chasselay3, le 19 Juin 1940, victimes d’un crime raciste sous les balles et la torture des soldats nazis.

Grâce à la bienveillance de la Mairie de Chasselay, c’est avec l’association des Amis de Présence Africaine, que Louis Thomas ACHILLE officialisera et ritualisera ce moment de mémoire. Ce rendez-vous deviendra un événement important de partage entre les habitants, les écoles de Chasselay et des communes avoisinantes et des représentants officiels des communes de Lyon et Villeurbanne, les ressortissants de la diaspora africaine de la région qui trouveront dans cette commémoration une démarche de résilience et de paix dont ils ne manquent pas de témoigner encore aujourd’hui.

Cette association, grâce à ces membres Christine ADJAHI et Sadio NGAIDE, précisera et rectifiera la liste des soldats reposant dans ce cimetière africain et communiquera ses travaux au Ministère de la défense en 2004.

Les commémorations notamment le 11 Novembre n’ont cessé d’être perpétuées depuis.

L’implication de Louis T. ACHILLE fait encore l’objet d’hommages réguliers lors de ces cérémonies.

Après son décès cette association évoluera, prenant le nom d’association des Amis de la Présence Africaine Lyon4 APAL). Le relais sera pris pendant quelques années entre autres par l’une de ses petites-filles Véronique ACHILLE – REVILLOD, à la vice-présidence. Abdou SONKO est actuellement le Président de l’APAL.

Les travaux de Véronique ACHILLE – REVILLOD, de Michel EVIEUX et de leurs prédécesseurs seront récompensés par deux prix attribués en 2013 par l’association FEYZIN EUROPE et Les Journées Mondiales de l’Afrique.

Voir aussi :

80ème anniversaire de la bataille de Chasselay et le Tata africain

1 https://www.presenceafricaine.com/info/9-revue

2 Cimetière réalisé à l’initiative de Jean Marchiani, habitant de Chasselay ayant fait don de son champ pour offrir une sépulture décente à ces soldats africains morts pour la France.

3 Bataille dont l’issue répond à l’instruction du haut-commandement nazi « les Indigènes doivent être traités avec la plus grande rigueur ». Sur les 226 victimes des combats : les blancs sont fait prisonniers, leurs 114 frères d’armes sont exécutés par des tirs puis écrasés par des chars, leurs livrets militaires leurs seront dérobés. Ils choisirent de mourir en criant « Vive la France, Vive l’Afrique Noire ! » ( propos rapportés par Léopold Sedar Senghor.

4 https://www.lyonpresenceafricaine.com/lassociation/