à l’état-civil :
Philéas Gustave Thomas Louis ACHILLE
né le 4 Février 1878 à Fort-de-France (Martinique)
décédé le 10 Janvier 1965 à Nice (Alpes-Maritimes)
inhumé au cimetière de Saint-André-de-la-Roche (Alpes-Maritimes) à proximité de Nice
Eléments biographiques
études
- effectue ses études au lycée de Saint-Pierre (Martinique), avant la destruction de la ville capitale due à l’éruption de la Montagne-Pelée en 1902
- en 1905, il est le premier Noir à être reçu au concours d’agrégation d’anglais, classé numéro 1, dans l’académie de Caen (Calvados).
famille
- époux de Marguerite Raymonne FERDINAND
- père de :
- Pierre ACHILLE (1907)
- Louis Thomas ACHILLE (1909)
- Marguerite ACHILLE (1911)
- Jeanne ACHILLE (1913)
- Isabelle ACHILLE (1915)
- par sa sœur Louise ACHILLE, beau-frère de Paul NARDAL, parents des sept Sœurs Nardal
- a laissé une veuve, cinq enfants et de nombreux petits-enfants à son décès à Nice en 1965
profession
- Professeur agrégé à l’externat colonial et au petit Lycée de Fort-de-France (Colonie de la Martinique) de 1906 à 1937 où il occupera une Chaire de Langues Vivantes
- assurera, par intérim, la fonction de Proviseur du lycée Schœlcher de 1915 à 1917
- se retirera à Nice (Alpes-Maritimes) en 1939
distinctions
- Officier de la Légion d’Honneur (1937)
- Officier de l’Instruction publique
- Médaille d’Honneur d’Or de l’Education Physique
fonctions
- Conseiller privé du Gouverneur de la Martinique
- Chef par intérim du Service de l’Instruction Publique
- Fondateur et animateur de nombreuses sociétés culturelles, touristiques et sportives, à la Martinique :
en particulier création de la Maison des Sports à Fort-de-France
Elite culturelle et milieu associatif à la Martinique 1930-1950
Auteur(s) : Dumont, Jacques - Organisateur de nombreuses excursions à la Martinique dont celle sur la Montagne Pelée
Lire au sujet de l’éruption de la Montage Pelée en 1902 :
LETTRE de CÉSAIRE PHILÉMON à LOUIS ACHILLE 1929_09_12 - Vice-Président du Syndicat d’Initiative de la Martinique
- Fondateur de la « Maison du Sport » inaugurée en 1934 à Fort-de-France (démolie en 1983)
- Cofondateur et Président (1914-1952) de « L’Union des Sociétés Martiniquaises de Sports Athlétiques » USMSA
- En 1937, on construit un grand stade dans le quartier de Bellevue à Fort-de-France (Martinique). En 1950, il lui sera donné le nom de « Stade Louis ACHILLE » en hommage à son premier président.
Personnage de tout premier plan, qui a influencé des générations par ses hautes qualités morales, intellectuelles, son ardente action sociale et son indéfectible loyalisme envers la France comme en témoigne son élève Aimé Césaire :
Témoignage
Conversation avec Aimé Césaire
Rencontre avec un Nègre Fondamental
Patrice Louis – mai 2007 – arléa
extrait pp 20-21
Patrice Louis :
Et comme vous étiez un très bon élève, vous voilà boursier et, effectivement, parisien.
Comment se passe votre arrivée à Paris ?
Aimé Césaire :
Ça s’est passé moins vite que ça. Il y avait des matières, en classe, où je réussissais très bien, et d’autres où je ne réussissais pas bien du tout : en mathématiques, j’ai très vite compris que je n’avais pas la bosse, je n’insiste pas. Les sciences naturelles, je les aimais bien, mais certains profs ouvraient tout bonnement leur manuel de botanique, ou de biologie, et vous lisaient simplement un chapitre. Ça ne m’exaltait pas du tout, alors que dans la nature les fleurs m’excitaient. C’était très inégal. J’étais très mordu par la littérature, par le français, par le latin, parce que mon père me ressassait ça tout le temps. Il me faisait lire des livres. Il m’a fait lire la moitié de la bibliothèque de l’hôpital civil, tout Dumas, les romanciers français… Il aimait profondément la littérature, et la littérature française.
J’avais aussi quelques professeurs éminents. Un professeur comme Monsieur Louis Achille, ce n’était pas n’importe qui. Ces hommes de couleur croyaient qu’ils avaient une mission : élever le peuple à un niveau supérieur de culture.
Quand je suis arrivé en France, certains de mes petits camarades de France se sont montrés très étonnés du niveau que nous avions dans certaines matières.
Quand le père Achille récitait un poème en anglais : Long lines of … (Aimé Césaire récite en anglais) – je ne connais plus l’anglais mais je n’ai pas oublié ces vers de Monsieur Achille.
Quand, en France, je suis arrivé au lycée Louis-le-Grand, la première fois que j’ai été interrogé par le prof d’anglais – Monsieur Travers, un grand professeur français très éminent –, il m’a regardé et m’a dit brusquement : ‘‘ Vous êtes de la Martinique. Vous n’avez pas été l’élève de Monsieur Achille ? ’’ J’ai dû confesser. Il avait relevé la marque du maître. Il y avait là-bas une solide tradition universitaire, dont il ne faut pas faire fi.
Lire aussi :
Louis ACHILLE acteur majeur de la culture et du sport martiniquais
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