Editorial
En cet automne 2023 en proie à de lourdes inquiétudes internationales il a semblé nécessaire aux enfants de Louis Thomas Achille de présenter un ensemble d’actions récentes et actuelles auxquelles ils sont été associés, dans la ligne tracée par leur père. Ainsi chacun pourra y trouver les moyens de s’informer, de se former, pour lutter contre l’esclavage, la violence, le racisme et la haine.
Ces actions s’inscrivent à la suite des actions du printemps dernier :
- Diffusion dans La case du siècle, sur France 5, le 12 mars 2023, du documentaire réalisé par Marie-Christine Gambart 1 Les sœurs Nardal, les oubliées de la négritude, co-écrit avec Léa Mormin-Chauvac : une réparation historique.
1 Le documentaire n’est plus disponible actuellement en replay sur france.tv - Conférence de Celeste Day Moore à la Bibliothèque municipale de Lyon, le 16 mars 2023, marquant solennellement l’entrée de la collection NEGRO SPIRITUALS, LYON dans son catalogue,
Les enfants de Louis Thomas Achille
Novembre 2023
Poursuivre un engagement humaniste
Après une première édition chez Philippe Rey sous le titre « Mes étoiles noires » en 2010, la nouvelle édition augmentée du livre de Lilian THURAM Mes étoiles noires en images, superbement illustrée, offre une quarantaine de figures noires ayant marqué l’ancien international de football guadeloupéen, dans sa construction personnelle. Avec l’historien Pascal BLANCHARD, il a constitué une galerie de portraits inspirante qu’il destine aux jeunes (et aux moins jeunes) Noirs qui ne parviennent pas à s’identifier aux figures proposées comme modèle par la société française « blanche ».
Paulette et Jane NARDAL, cousines germaines de Louis Thomas ACHILLE, réapparaissent, pages 126 à 133, dans cette nouvelle édition ,mais cette fois-ci dans un chapitre spécifique, tandis que dans l’édition précédente elles n’avaient été que citées dans le chapitre consacré à un homme martiniquais, Aimé Césaire. Et pourtant c’est bien dans le « Salon Nardal », à Clamart dans les années 1920, que s’est créé le grand courant que Césaire dénommera ensuite « Négritude ».
Si c’est bien lui qui a inventé ultérieurement le mot « Négritude », c’est bien elles qui avaient préalablement permis la rencontre de nombreux « Noirs » présents à Paris à cette époque de prendre conscience d’une « culture Noire ». Africains, Nord et Sud Américains, Antillais, Noirs de l’Océan Indien, etc. que l’esclavage avait dispersés sur plusieurs continents, retrouvaient chez les uns ou les autres des éléments d’une culture commune. La présence de deux des sept sœurs Nardal dans cette nouvelle version démontre la tardive émergence des femmes pionnières dans le « panthéon » éditorial de la Négritude.
Paulette et Jane NARDAL sont en partie illustrées grâce au Fonds Louis Thomas ACHILLE.
La Martinière – 296 pages – 06 octobre 2023 – ISBN : 9791040114659
ancienne édition parue chez Philippe Rey en 2010
Au Panthéon
double exposition sur l’esclavage (derniers jours !)
Monument national, le Panthéon honore les grandes figures françaises, parmi lesquelles des afro-descendants et autres acteurs de la lutte contre l’esclavage :
Louis Delgrès, Félix Eboué, Victor Schœlcher, Toussaint Louverture, Aimé Césaire, Victor Hugo, et plus récemment : Joséphine Baker, etc.
Dans cet illustre édifice, le Centre des Monuments nationaux propose simultanément deux expositions sur l’esclavage, jusqu’au 11 février 2024 :
- Dans la nef
Une installation monumentale, composée de drapeaux, de bannières et d’œuvres textiles
« We Could be Heroes » par Raphaël Barontini
Photo © Jean-Louis Achille – 2023
- Dans la crypte
l’exposition Oser la Liberté
Ecrits originaux, objets et portraits de personnalités déterminantes dans les combats contre l’esclavage
parmi lesquelles on retrouve Paulette Nardal et ses sœurs
Oser la Liberté ! retrace l’histoire d’une conquête à la fois visible et dérobée dont l’actualité continue d’inspirer nos luttes quotidiennes contre la tyrannie des passions haineuses, des pouvoirs autoritaires, des idéologies mutilantes qui sapent la cohésion sociale et sèment la discorde. Extrait du dossier de présentation
Inaugurée par monsieur Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre, Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, monsieur Philippe VIGIER, Ministre délégué chargé des Outre-mer, monsieur l’Ambassadeur d’Haïti, madame Marie Lavandier, Présidente du Centre des Monuments nationaux, la visite officielle de l’exposition a été conduite par sa Commissaire, madame Florence Alexis.
Photos © Jean-Louis Achille – 2023
Pour quel récit ?
Extrait du discours d’inauguration de monsieur Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre
Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (F.M.E.) :
Cette histoire, c’est celle du marronnage et des critiques de la colonisation à la Renaissance et aux Temps Modernes. C’est l’histoire des Droits de l’Homme et de la révolution haïtienne. C’est l’histoire de la résistance de DELGRES et de Sanite BELAIR, de l’Abbé Grégoire et de Julien RAIMOND.
Crypte du Panthéon Paris V° – Photo © Jean-Louis ACHILLE – 2023
C’est l’histoire des grandes voix de la mémoire de l’esclavage et de l’égalité en France, Paulette NARDAL, Aimé CESAIRE, Joséphine BAKER, Edouard GLISSANT. Ensemble, elles nous racontent une France mondialisée depuis le 16ème siècle. Elles nous racontent la confrontation des Lumières aux réalités coloniales. Elles nous racontent les exigences d’un universalisme conséquent, d’une République qui serait réellement fidèle à ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité, pour tous ses enfants, quelle que soit leur origine. On mesure l’actualité de ces messages aujourd’hui.
Version audio intégrale du discours de monsieur Jean-Marc AYRAULT, Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage au Panthéon, Paris le 8 novembre 2023
(prise de son et mixage Jean-Louis Achille)
Texte intégral du discours de monsieur Jean-Marc AYRAULT, Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage au Panthéon, Paris le 8 novembre 2023
On notera le souhait ardent du Président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage/FME de voir bâtir à Paris un lieu permanent consacré à la mémoire de l’esclavage et de ses abolitions, comme l’ont déjà fait certains pays et comme l’a fait la Guadeloupe avec le Mémorial ACTe.
Parcours de l’exposition à télécharger
Oser la liberté (parcours de l’exposition)
Communiqué de Presse du Centre des Monuments nationaux
Présentation par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage
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Participation Achille à la mémoire des Tirailleurs sénégalais
Dès 1947 au Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), soit un an après son arrivée à Lyon, Louis Thomas Achille accompagné de quelques africains présents à Lyon a remis à l’honneur les Tirailleurs sénégalais tombés au combat au Nord de Lyon.
Ces combattants africains de l’Empire français sont inhumés en terre rhodanienne dans une « enceinte de terre sacrée », là où ils furent massacrés par les Nazis les 19 et 20 juin 1940.
Leur humanité leur avait été déniée par l’ennemi allemand, à cause de leur couleur de peau, ce qui avait justifié ce carnage sélectif. En effet, leurs compagnons d’armes européens avaient été épargnés, étant uniquement faits prisonniers.
Depuis lors et jusqu’à nos jours, des associations africaines associées à plusieurs communes de la métropole assurent l’entretien assidu de la mémoire de ces vaillants soldats africains en se réunissant sur place, chaque 11 novembre.
- Le 9 novembre 2023, en accompagnement de l’exposition Afrique, mille vies d’objets
le Musée des Confluences de Lyon 2°, a proposé une conférence ,pour leur rendre également hommage,
à laquelle la famille de Louis Thomas Achille a été représentée :
Mémoires africaines sur le Tata sénégalais de Chasselay
- Le 11 novembre 2023, la famille Achille a répondu favorablement à la sollicitation d’Africa 50 pour animer l’après-midi culturel, à l’issue de l’hommage annuel rendu aux Tirailleurs sénégalais massacrés par les Nazis les 19 et 20 juin 1940 à Chasselay (Rhône), inhumés au Tata sénégalais de la commune.
Manifestation à signaler
(sans coopération avec la famille Achille)
Triple exposition normande sur l’esclavage
La Normandie a proposé tout l’été et jusqu’à ces derniers jours, sous trois angles différents, à Rouen, Honfleur et au Havre, l’exposition
Elle aborde pour la première fois une histoire commune et fait un premier état de la connaissance scientifique sur l’implication des Normands et du territoire de la Normandie dans la traite atlantique et l’esclavage entre le XVIe et le XIXe siècle.
Il est possible de poursuivre, au Havre jusqu’à fin décembre 2023, sur ce thème : avec la Visite guidée du Havre négrier.