Contribution Nardal-Achille à la réalisation
Documentaire historique inédit
réalisé par Marie-Christine Gambart
coécrit avec Léa Mormin-Chauvac
Coproduction MORGANE – Une Prod A Soi
2022 – 52 min – France
Le documentaire n’est actuellement plus disponible en replay
Tout au long de la production du documentaire, des descendants des Nardal et les enfants de Louis Thomas Achille ont été associés au projet initié en 2021. Plusieurs réunions préparatoires ont eu lieu pour échanger sur la ligne retenue pour le film qui a fait l’objet d’un accord de la famille.
Les sœurs Nardal sont les cousines germaines de Louis Thomas Achille. Celui-ci a notamment œuvré avec elles à la rédaction de La Revue du Monde Noir (1931-1932).
La réalisation a pu avoir accès aux diverses sources familiales : celles déposées aux Archives de la Martinique ainsi que le Fonds Louis Thomas Achille conservé par ses enfants et éditorialisé sur le site louisthomasachille.com
Ces archives comportent : de la correspondance, de la documentation, des photographies, de la vidéo ainsi que des enregistrements audio. Plus de renseignements cliquer ici
Rencontre avec la réalisatrice lors du tournage à Irigny – mai 2022 – Réalisation © Jean-Louis ACHILLE
Une large reconnaissance des sœurs Nardal
Depuis plusieurs années les sœurs Nardal ont acquis une visibilité croissante dans l’espace public, les musées et les médias :
- l’article de Léa Mormin-Chauvac Paulette Nardal, théoricienne oubliée de la négritude paru du 26 février 2019 dans Libération a ouvert une séquence marquante ;
- le 31 août 2019, la Ville de Paris a officiellement reconnu leur action en inaugurant dans le 14ème arrondissement la promenade Jane et Paulette Nardal, « sœurs, femmes de lettres martiniquaises, égéries du courant littéraire et politique de la Négritude, militantes féministes » ;
- Paulette Nardal a fait la une de l’édition du quotidien La Croix du 12 février 2021 dédiée au rapport Portraits de France remis au gouvernement et qui fera l’objet d’une exposition au Musée de l’Homme (Paris) de décembre 2021 à février 2022 ;
- « Aux « Mariannes noires », la France afropéenne« , article de Kathleen Gyssels, Université d’Anvers & Jacqueline Couti, Rice University (Oct. 2019);
- « L’Hommage aux Sœurs Nardal » de la Collectivité Territoriale de la Martinique le 13 mars 2020 à l’Hôtel de la CTM;
- la bande dessinée Les sœurs Nardal, penseuses de la Négritude écrite par Léa Mormin-Chauvac et dessinée par Raphaëlle Macaron est parue le 2 juin 2021 dans le magazine La Déferlante;
- la dénomination « Paulette Nardal » du lycée de Ducos (Martinique) en 2021;
- M, le magazine du Monde a publié un long article Les sœurs Nardal, aux avant-postes de la cause noire dans son édition du 16 juillet 2021 sous la signature de Benoît Hopquin, grand reporter;
- RFI a consacré l’émission La marche du monde de Valérie Nivelon à La déferlante de la Négritude le 19 septembre 2021;
- La dénomination « Jane Nardal » du collège du Diamant (Martinique) en 2022;
- Paulette et Jeanne Nardal ont figuré dans l’exposition Portraits de France au Musée de l’Homme (Paris) du 1er décembre 2021 au 14 février 2022;
- France Culture a diffusé le 2 mai 2022 un documentaire radiophonique inédit, Paulette Nardal, la négritude et ses sœurs (1896 -1985), proposé par Nedjma Bouakra dans l’émission Toute une vie.
Les sœurs Nardal à l’honneur dans deux grands musées
DECADRAGE COLONIAL
CENTRE POMPIDOU
SENGHOR ET LES ARTS. REINVENTER L’UNIVERSEL
MUSEE DU QUAI BRANLY
Au moment-même où France 5 va diffuser le documentaire LES SŒURS NARDAL – LES OUBLIEES DE LA NEGRITUDE (France 5 Dimanche 12 mars 2023 22h50), deux expositions dans deux institutions culturelles françaises majeures poursuivent cette séquence remarquable. Elles éclairent le rôle essentiel joué par ces femmes martiniquaises dans les années 30 où émerge et se formalise à Paris une conscience Noire, terreau de la Négritude.
DECADRAGE COLONIAL
L’exposition Décadrage colonial (commissariat : Damarice Amao) à la Galerie de photographies du Centre Pompidou « explore les ambivalences qui traversent la production de la scène photographique parisienne des années 1930 — entre fascination pour les cultures dites de « l’ailleurs », érotisation des corps noirs, participation au renouvellement de l’ethnographie ou contribution à l’élaboration d’une nouvelle image de la nation » (source : Centre Pompidou).
L’exposition cite les sœurs Nardal pour leurs écrits critiques de l’image construite des Noirs dans le système colonial et par le racisme ambiant dans la France des années 20 et 30 : Jane pour son article Pantins exotiques (in La Dépêche africaine n°8, octobre 1928) et Paulette pour son texte Guignol wolof (in L’Etudiant Noir, Journal de l’Association des étudiants martiniquais en France, n°1, mars 1935).
Des extraits de ces écrits sont diffusés sur les écrans des salles d’exposition aux côtés de ceux de Suzanne Césaire, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas. Intégrées dans ce récit, les sœurs Nardal y rejoignent les surréalistes et leur intense rejet de l’exposition coloniale de 1931 à Paris.
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SENGHOR ET LES ARTS
REINVENTER L’UNIVERSEL
L’exposition Senghor et les arts. Réinventer l’universel (commissariat Mamadou Diouf, Sarah Ligner et Sarah Frioux-Salgas) « met en perspective les réflexions et réalisations dans le domaine culturel de l’intellectuel et homme d’État sénégalais, président du Sénégal de 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor (1909-2001). Pionnier de la Négritude, mouvement politique et littéraire initié avec Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Suzanne Césaire, Jane et Paulette Nardal, Senghor a défendu l’idée d’une civilisation de l’universel, façonnée par le « rendez-vous du donner et du recevoir ». Sous cette métaphore de l’échange, du « métissage culturel », il manifeste l’espoir d’unir les traditions et d’engager « le dialogue des cultures ». En réinventant et en désoccidentalisant la notion d’universel, il affirme le rôle de l’Afrique dans l’écriture de son histoire » (source : Musée du Quai Branly – Jacques Chirac).
L’une des commissaires, Sarah Frioux-Salgas, promeut depuis une décennie la visibilité de l’action des sœurs Nardal et de leur cousin Louis Thomas Achille dans la construction de la conscience Noire au début du XXème siècle. Dans ce champ, elle a réalisé au Musée du Quai Branly les expositions Présence Africaine. Une tribune, un mouvement, un réseau (2009 et 2011 à Dakar) ; L’Atlantique noir de Nancy Cunard. Negro Anthology (1931-1934) (2014) ; Dakar 66. Chronique d’un festival panafricain (2016 et en collaboration avec Cédric Vincent et Dominique Malaquais), réalisation de deux sections de l’exposition The Color Line, Les artistes africains-américains et la ségrégation (2016) et Paul Robeson (1898-1976). Un homme du « Tout-monde » (2018).
L’exposition cite à plusieurs reprises les sœurs Nardal pour rappeler leur rôle de pionnières dans l’émergence de la Négritude, notamment au sein de leur salon de Clamart où elles réunissaient l’intelligentsia Noire de France, des Etats-Unis et d’Afrique dans le Paris des années 30.
Un exemplaire original de La Revue du Monde Noir est exposé : cofondée par Andrée, Jane et Paulette Nardal avec le docteur Léo Sajous en 1931, cette publication est l’un des jalons majeurs de la construction d’une conscience Noire et précéda de près de cinq ans l’invention du mot « Négritude » par Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor qui fréquentèrent le salon des Nardal à l’invitation de Louis Thomas Achille.
Texte du cartel : « Les enjeux énoncés dans La Revue du Monde Noir s’inscrivent dans la construction de l’internationalisme noir des années 1930. « Ce que nous voulons faire […] Créer entre les Noirs du monde entier, sans distinction de nationalité, un lien intellectuel et moral qui leur permette de se mieux connaître […] » (Paulette Nardal, novembre 1931) ».
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LES SŒURS NARDAL
LES OUBLIEES DE LA NEGRITUDE
Diffusion
LA CASE DU SIECLE (Outre-mer)
Dimanche 12 mars 2023 – 22h50
Le documentaire n’est actuellement plus disponible en replay